Gourou
Marabout
Le Gourou Marabout, dont le nom est significatif,
est l’adversaire de Zéro Janvier aux élections.
C’est un intégriste de l’écologie qui défend
un retour à la nature. Malgré un programme
qui semble pourtant tourné vers l’humain,
le personnage apparait relativement complexe et
ambivalent notamment lorsqu’il prône la bonne
parole à ses adeptes qui l’écoutent à genoux
totalement envoutés et finalement déshumanisés.
J’ai grandi en banlieue parisienne dans une famille de musiciens. Mon père, Afro- Américain, est tromboniste de jazz et ma mère chanteuse de jazz et de gospel. J’ai commencé très tôt à chanter du gospel. D’abord dans la chorale de ma mère puis, à 14 ans, au sein du groupe Tribute to the Roots.
Vers 18 ans, je me suis prise d’une véritable passion pour la comédie musicale. Surtout pour les anglo-saxonnes et plus particulièrement pour celles de Stephen Sondheim dont Company est mon œuvre préférée. J’aime que l’on puisse jouer et raconter des histoires en chantant. Je suis donc entrée dans une école de comédie musicale puis au Conservatoire. Ensuite j’ai intégré pendant un an la Manhattan School Music à New York.
De retour en France, j’ai joué dans quelques comédies musicales comme Madiba le Musical, Le Bossu de Notre-Dame, et une version de Company. Après ma participation à la saison 10 de The Voice en 2021, j’ai été contactée par un des directeurs de casting de Starmania. Starmania qui est, pour moi, le show le plus énorme qui ait jamais existé !
Je n’avais même pas eu l’idée d’envoyer ma candidature. Pourtant je l’avais jouée un an en saison et j’étais tombée complètement amoureuse de ce spectacle. J’incarnais alors Stella Spotlight… Aux auditions, j’avais été pressentie au départ pour le rôle de Sadia. Puis on m’a demandé de m’essayer dix minutes plus tard à celui de Marie- Jeanne. Et enfin, j’ai été invitée à revenir le lendemain pour le personnage du Grand Gourou, un personnage que je ne connaissais même pas puisqu’il ne figurait que dans la première version, celle de 1979. En plus, c’était un rôle masculin !… J’ai appris Paranoïa dans la nuit. Et ça a marché.
Starmania est pour moi un miroir de la société. Il est important de s’y regarder pour essayer de ne pas reproduire nos erreurs.
Choisir entre Zéro Janvier et Le Grand Gourou Marabout, c’est choisir entre la peste ou le choléra !
On a l’impression chaque soir que le public espère que le Gourou apportera une meilleure solution pour le monde, mais dès qu’on entend Paranoïa, on se rend compte qu’en fait il n’est pas très bien dans sa tête.
Il est très égocentré, très bling-bling. En dépit d’une gentillesse de façade et d’une apparence solaire et rayonnante, il porte en réalité en lui une réelle violence et une énergie destructrice.
Je l’interprète d’une manière un peu caractérielle. Je suis allée de moi-même trouver Raphaël Hamburger et l’équipe créative pour les informer que je pensais pouvoir défendre ce rôle. J’estimais qu’il était fort et symbolique d’opposer une femme à Zéro Janvier. Que, pour un si grand enjeu politique, ce soit une femme, noire de surcroît et pas forcément bien sous tous rapports, qui se dresse face au Président de l’Occident, c’est une image qui possède une très forte puissance évocatrice. Je le joue en alternance depuis l’an dernier.
Crédit photo : ©Olivier Metzger/Modds