Sadia
Sadia
Sombre est complexe, Sadia est un personnage libre. Révolutionnaire, elle semble avoir décidé de qui elle voulait être sans considération pour le monde duquel elle vient: « quand on la voit, on ne dirait pas qu’elle sort de l’université ». Son identité est vite revendiquée: « m’appelez pas Madame sans savoir qui je suis, je ne suis pas une femme, je suis un travesti ». Elle évolue alors dans le monde de la violence, telle une lumière dans la nuit qui guide et rassemble les forces obscures. C’est elle qui recrute Johnny Rockfort et crée les Etoiles Noires. La seule chose qui la détournera de son chemin est la désillusion et le désespoir de ne pas être aimée par ce dernier, ce qui la fera rejoindre le camp adverse celui de Zéro Janvier qu’elle considérait jusqu’alors comme «l’ennemi numéro un».
« En 2020, j’ai participé au casting à Montréal pour le rôle de Sadia avec la chanson Travesti en présence de Luc Plamondon, Raphaël Hamburger et Thomas Jolly. Quelques semaines plus tard, on me confirmait que j’étais engagée. Je ne connaissais pas Starmania, nous avons pris quelques semaines pour analyser à la fois l’histoire, la dramaturgie et les profils des différents protagonistes. J’ai compris que Starmania n’était pas juste du théâtre musical mais une œuvre profonde qui donne à apprendre des choses.
Pour incarner Sadia, Thomas Jolly m’a demandé de faire des recherches, qui puissent m’aider à appréhender mon personnage. D’après moi, Sadia peut modifier sa forme pour s’adapter à toutes les situations dont elle a besoin. C’est un prédateur, un personnage avec une beauté dramatique. UNE SÉDUCTRICE. Moi, dans la vie, je suis une personne calme, je suis totalement dénuée d’agressivité, j’aime les gens ; je suis aux antipodes de Sadia. Quand je la joue, il y a quelque chose qui s’anime en moi, un état d’esprit que je suis incapable d’activer quand je ne suis pas elle. Sadia n’est pas juste, une manipulatrice, c’est aussi une femme en souffrance. C’est vraiment un personnage passionnant à interpréter. J’ai un double prénom: Manet-Miriam. J’ai trouvé plus simple de me faire appeler Miriam.
Je suis née en mai 1999 à Montréal et mes parents sont arméniens. De 8 à 16 ans, j’ai suivi les cours d’une école d’arts en Arménie. Le chant et la musique me sont arrivés très naturellement, à 14–15 ans, sans que j’aie conscience d’avoir un don. J’étais assez timide et je ne voulais pas que quelqu’un puisse m’entendre mais ma mère m’écoutait en douce.
En 2015, j’ai participé à l’émission X Factor en Arménie. J’ai atteint les quarts de finale. J’y ai chanté Little Me, une chanson du groupe «Little Mix». Malheureusement, je pense avoir été victime d’un sabotage organisé. La production ne diffusait que les séquences qui m’étaient négatives. On m’a fait pleurer, ça a été un véritable cauchemar. Le juge coach avait des préférences personnelles entre les 4 filles de l’équipe et pour des raisons très injustes, le juge et la productrice voulaient m’éliminer du jeu. J’en suis sortie tellement traumatisée que je ne voulais plus entendre parler de musique et de chanson. Mon père m’a fait rentrer d’urgence à Montréal. Je me suis alors inscrite dans une école de journalisme. En 2018, mon oncle m’a appelée pour me signaler qu’un nouveau concours de chant allait avoir lieu. J’ai alors découvert qu’il s’agissait d’un casting pour La Voix (The Voice). C’était un challenge bien plus important que The X Factor.
L’audition à l’aveugle, avec le même titre de « Little Mix », a changé ma vie. J’ai terminé en deuxième position. J’ai rencontré des gens bienveillants et très professionnels et cela m’a réconciliée avec l’industrie musicale. C’est à la suite de ce concours que j’ai signé avec mon agent, Musicor. On m’a aidée à travailler sur mes compositions. Ma première chanson, Run Away, cosignée avec Daniel Cinelli et Lucas Liberatore, est sortie en février 2021. Et un second single le jour de la première de Starmania à Paris. »
Crédit photo : ©Anthony Dorfmann