Thomas Dechandon
« J’ai été contacté en 2019 par Michel Marseguerra, directeur de production chez Fimalac Entertainment. Je me trouvais dans son bureau pour parler d’un autre projet quand il m’a annoncé une probable reprise de Starmania. Evidemment, j’ai immédiatement eu envie de participer à cette aventure. Etant petit, j’écoutais les chansons de Starmania sur un CD que mes parents possédaient, alors ça me branchait vraiment.
Fin 2019, j’ai rencontré le metteur en scène, Thomas Jolly. On se retrouvait sur les lieux où il se produisait, à Angers, à Rouen, à Strasbourg où il jouait Mithridate, à Paris… On a avancé ainsi, semaine par semaine… jusqu’à la pandémie.
Dans mes spectacles précédents, je m’occupais aussi de la scénographie. J’aime bien m’intéresser à toute la machinerie. Les éclairagistes s’orientent de plus en plus dans cette double fonction. À mes débuts, ce mélange des genres entre la lumière, la scénographie et la vidéo était un sujet plutôt conflictuel. Moi j’aime quand on travaille ensemble et que tous les arts se mélangent. Sur Starmania, il n’y a eu aucune rivalité. Quand la scénographe, Emmanuelle Favre, est arrivée, on avait déjà fixé le système lumière. On se connaissait déjà car nous avions travaillé ensemble sur les concerts du groupe PNL. Ça a été un plaisir de collaborer avec elle et avec Guillaume Cottet pour la vidéo. J’ai installé un dispositif qui est composé d’une cage de lumières de quatre arches avec des projecteurs qui sont dirigés sur le plafond, sur les côtés et au sol où ils sont cette particularité de pouvoir être rangés sous la scène par l’intermédiaire d’un procédé que l’on a appelé des « fillclaps ». Ce sont des éléments d’un mètre carré qui basculent… Autre spécificité sur ce spectacle, les projecteurs peuvent être lancés en 3D ce qui fait qu’on peut leur faire pointer n’importe quel endroit dans l’espace. Ce système nous permet de produire des effets assez inédits. On peut suivre aussi les artistes sur scène avec des effets générés en temps réel qui tournent autour d’eux. Ce qui nous pose quand même quelques problèmes sur le plan technique ! Mais il paraît que « le génie vient de la contrainte »…
Venant du théâtre et de l’opéra, Thomas Jolly voulait quelque chose d’assez minimaliste et, en même temps, la production souhaitait un spectacle-événement. Mon travail était donc de fournir un travail qui soit d’une part assez « dark » et dépouillé et qui soit également grandiose. La complexité de Starmania c’est que la scène est à nu. Il fallait donc trouver la bonne combinaison avec des décors qui sont assez sommaires et des effets de lumière qui soient spectaculaires. Ça nous a pris beaucoup, beaucoup de temps… Il faut savoir aussi que les coulisses restant tout le temps visibles, nous avons accentué l’éclairage pour estomper tout ce qui s’y passe, soit en aveuglant un peu le public, soit en attirant son attention ailleurs. »