Gourou
Marabout
Le Gourou Marabout, dont le nom est significatif,
est l’adversaire de Zéro Janvier aux élections.
C’est un intégriste de l’écologie qui défend
un retour à la nature. Malgré un programme
qui semble pourtant tourné vers l’humain,
le personnage apparait relativement complexe et
ambivalent notamment lorsqu’il prône la bonne
parole à ses adeptes qui l’écoutent à genoux
totalement envoutés et finalement déshumanisés.
« Je ne suis pas du tout issu de l’univers de la comédie musicale, l’aventure me tentait énormément, avec Starmania, je suis comblé, on est plutôt sur une « tragédie » musicale. J’ai 45 ans, j’ai commencé la musique par le piano et la basse, puis j’ai découvert le chant vers 18/20 ans, en autodidacte. À partir de 2001, j’ai intégré divers projets musicaux, dont un chœur de gospel (Singall Gospel Choir), j’ai alors découvert le blues, la soul, le Funk… Ce qui m’a permis de faire de magnifiques rencontres, comme celle de Dee Dee Bridgewater, Iris Stevenson, Cesaria Evora sur très belles scènes comme celle du Festival de Montreux.
En 2016, j’ai créé, avec un ami pianiste, Michaël Sévrain, un grand collectif de musiciens chanteurs qui s’appelle L’Arsène où nous explorons toutes les facettes de la musique noire américaine. Je n’avais pas imaginé postuler pour Starmania mais Magali Goblet (Stella Spotlight), qui est une amie de longue date, m’a parlé du personnage du Grand Gourou Marabout. Cette œuvre bénéficie d’une aura toute particulière. C’est le premier grand spectacle musical français et le fait de pouvoir travailler en présence de Luc Plamondon et Raphaël Hamburger est un véritable honneur.
Le Grand Gourou Marabout est un rôle qui ressuscite dans cette version. Il a plusieurs interventions comme le JT ou le débat face à son adversaire politique Zéro Janvier. Ses grands moments sont sa procession et la chanson Paranoïa. Il ne fait pas partie des personnages les plus présents visuellement mais quand il arrive sur scène, il se passe quelque chose à Monopolis !
A première vue, il est essentiellement tourné vers l’écologie puisqu’il prône le retour à la nature. Cependant, pour moi c’est une espèce d’aigle royal primitif qui ambitionne de transformer toute la population de l’occident, en adeptes soumis. Il est l’apôtre du «mieux-vivre» tout en étant border line… Zéro Janvier et Le Grand Gourou ne sont finalement pas si différents : deux êtres puissants et essentiellement tournés vers euxmêmes. Leur obsession: obtenir encore plus de pouvoir.
Lors de notre première session à Paris, à la Seine Musicale, nous avons analysé l’aspect tragique de l’œuvre avec Thomas Jolly. Je n’avais jamais pris de cours d’art dramatique et ça a été pour moi un moment passionnant. La moindre phrase, le moindre mot, tout a été étudié pour me faire oublier ma personne et me diriger vers le Grand Gourou Marabout. La troupe de Starmania m’a apporté de très jolies rencontres humaines. Nombreuses sont les personnes qui possèdent une émotivité, une sensibilité, vraiment rares. Et sur le plan artistique, les rencontres sont absolument riches et variées. Les caractères sont différents, les parcours aussi; ils sont tous très attachants. On se rend compte de plus en plus que
la troupe devient une seconde famille… J’ai mis pour le moment mes projets entre parenthèses pour me consacrer à Starmania. Après, on verra, l’aventure ne fait que commencer.
Tout a été mis en œuvre pour faire de ce spectacle quelque chose de beau, de sincère. Je suis convaincu que cela va faire écho… »
Crédit photo : ©Olivier Metzger/Modds