Johnny Rockfort
Johnny Rockfort
Johnny Rockfort est un personnage nerveux et agressif qui se construit par opposition. Contre le système, il erre sans but et sans avenir, « sans foi ni loi, je veux vivre et mourir sans feu ni lieu ». Il est dans la destruction « j’ai tout cassé avant d’partir, j’ai pas d’passé j’ai pas d’avenir ». Il est violent car il ne trouve pas de sens à sa vie jusqu’à ce qu’il rencontre l’amour avec Cristal: «j’ai toujours rêvé d’avoir quelqu’un à aimer». C’est l’amour qui va révéler une nouvelle facette de ce personnage qui souhaite alors prendre un nouveau chemin « on pourrait s’en aller… et tout recommencer ».
En 2021, j’ai remporté la version québécoise de la Star Academy. Lors d’un des derniers primes, j’ai interprété SOS d’un terrien en détresse. J’ai découvert cette chanson en l’interprétant en duo avec Bruno Pelletier qui a été un des Johnny Rockfort. Ça a été pour moi l’élément déclencheur. Luc Plamondon avait vu cette prestation… Lors de la dernière représentation de la tournée des finalistes, j’ai appris qu’il était dans la salle. Il est venu me trouver en coulisses. Il m’a complimenté pour ma voix et il m’a demandé de lui faire parvenir quelques vidéos… Je n’y croyais pas vraiment. Or, deux semaines plus tard, on m’a informé que Luc Plamondon cherchait à entrer en communication avec moi. J’ai envoyé mes vidéos et tout est allé très vite. A la fin de l’été 2022, j’étais dans l’avion en direction de Paris ! C’est ainsi que j’ai embarqué sur ce paquebot qu’est Starmania, avec tout son côté spectaculaire mais aussi sa dramaturgie engagée. J’avais un sacré défi à relever. J’ai vite compris que ce n’est pas toi qui choisis Starmania, c’est Starmania qui te choisit.
Le personnage de Johnny est un peu mon antithèse. A 20 ans, j’ai suivi une formation de trois années dans une école de théâtre. Je m’imaginais déjà dans un projet dans lequel je pourrais allier mes talents de chanteur, d’interprète et de comédien. La partition de Johnny est un superbe terrain de jeu. Je peux explorer des choses qui sont loin de moi, avec un souci de vérité, d’honnêteté. Il faut être en permanence dans le moment présent, dans le don de soi. Avec tout ce que porte ce personnage de noirceur, c’est un rôle très épuisant, très physique. Il est en rejet total du monde dans lequel il vit. Personnellement, je n’ai aucune violence en moi, je prends donc énormément de plaisir à l’incarner. C’est un grand trip de comédien. Sinon, j’ai en commun avec lui de chercher ma place dans un monde qui évolue très vite. Plus nous sommes nombreux, plus on se sent seul. Au moment où j’arrive dans le spectacle avec le SOS d’un terrien en détresse, j’atteins un point de cristallisation entre le rôle et moi. Alors que j’ai tendance à vouloir tout calculer, j’aime beaucoup chez Johnny sa capacité à foncer sans réfléchir. Miroir de notre société, Starmania véhicule toutes nos angoisses à se projeter dans le futur. Comme dit Thomas Jolly, « tant qu’il y aura un futur ce spectacle sera d’actualité » … C’est un grand honneur que de travailler avec Thomas Jolly. Tous les gens qui nous entourent font tout pour que l’on soit le mieux possible sur scène.
J’ai enregistré mon premier album solo, On ira, qui a été nommé aux Félix Awards au Québec dans la catégorie « Album pop de l’année » en 2022.
Crédit photo : ©Anthony Dorfmann