Johnny Rockfort
Johnny Rockfort
Johnny Rockfort est un personnage nerveux et agressif qui se construit par opposition. Contre le système, il erre sans but et sans avenir, « sans foi ni loi, je veux vivre et mourir sans feu ni lieu ». Il est dans la destruction « j’ai tout cassé avant d’partir, j’ai pas d’passé j’ai pas d’avenir ». Il est violent car il ne trouve pas de sens à sa vie jusqu’à ce qu’il rencontre l’amour avec Cristal: «j’ai toujours rêvé d’avoir quelqu’un à aimer». C’est l’amour qui va révéler une nouvelle facette de ce personnage qui souhaite alors prendre un nouveau chemin « on pourrait s’en aller… et tout recommencer ».
« Je suis un auteur, compositeur, interprète de 27 ans passionné de Rock et de musique électronique. Mon père m’a mis ma première guitare dans les mains à 10 ans. J’ai toujours écrit de la musique. Mon but est d’être dans la création. J’ai compris que c’était vraiment ce que je voulais faire quand j’ai monté mes premiers groupes avec des amis. J’ai beaucoup joué pendant un moment sous différentes formations. Ça marchait bien, on jouait un peu partout où l’on pouvait, on avait notre public, mais on ne voulait pas s’accoler au côté business du monde de la musique.
Pour appréhender le rôle de Johnny Rockfort, j’ai beaucoup échangé avec Thomas Jolly. C’est un peu cette phrase qu’avait prononcée Daniel Balavoine en 1980 qui explique Johnny: «Le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur il est dangereux…». Il ne croit pas en la société dans laquelle il se trouve. Il est en contradiction totale avec elle. Le monde que propose Zéro Janvier est très radical. On comprend que Johnny ait envie de foutre un gros bordel. Et, en même temps, il est complètement perdu. C’est un rebelle au cœur tendre ultra violent. C’est comme ça que je l’imagine. Balavoine a évoqué la Bande à Baader devant François Mitterrand. Je sais que pour les Etoiles Noires, Luc Plamondon s’est inspiré de ce mouvement terroriste qui appelait à la guérilla urbaine… J’essaie d’apporter ma patte. On y travaille vraiment avec Thomas. L’idée c’est d’apporter une touche différente à ce personnage et de rester dans mon époque. Je ne me focalise pas sur la comparaison avec Daniel Balavoine même si je sais que c’est une question qu’on va me poser souvent. Je me contente de taper juste dans le personnage, de le rendre crédible. Je veux le faire vivre le plus honnêtement possible sans tomber dans les clichés.
Je trouve très positif que l’on revienne à l’essencemême du spectacle de 1979. Le livret a été retravaillé. On se retrouve avec un vrai groupe rock et avec des arrangements qui sont à la fois proches de la version initiale et en même temps remodelés par Victor le Masne. Je suis fier de pouvoir défendre un projet d’une telle ampleur..
L’écriture du livret en 1978 était totalement prophétique. J’en ai parlé avec Luc Plamondon. C’est stupéfiant de voir comment sa vision de Starmania s’est inscrite dans le temps et qu’elle se révèle toujours, 44 ans plus tard, d’une actualité brûlante. Ce phénomène risque de perdurer bien au-delà de 2022. C’est d’une justesse assez effrayante.
C’est un énorme challenge. Je ne fonctionne que comme ça. Je cherche aussi des choses qui sont en adéquation avec mes idées. C’est le cas avec Starmania: ça me parle, ça me touche personnellement, ça me concerne; c’est quelque chose que j’ai envie de défendre. Ça m’est d’autant plus facile de m’investir que je suis super bien entouré. Les choses ne sont pas figées. Il y a sans cesse des réflexions et des échanges entre Thomas, Raphaël et nous. C’est une véritable création que le public va découvrir. »
Crédit photo : ©Anthony Dorfmann